Imaginons un binôme.
Des "presque jumeaux"
que trente années séparent.

Tous deux têtes de mule,
maxi égocentriques,
exigeants avec eux-mêmes,
exigeants avec les autres.

Moqueurs au risque de blesser,
pudiques à ne jamais dire
"je t'aime" ou "je suis fier de toi".

Imaginons chez eux une santé solide,
une totale indépendance de vie,
des chemins qui s'écartent,
des liens très/trop distendus.

Imaginons une non-relation.
De peur d'être embarrassé par l'autre,
de peur d'être blessé par l'autre.

Quand, soudain,
pour le plus vieux des deux,
un malaise sur la voie public,
la pose d'un stimulateur cardiaque,
une activité maintenant douloureuse,
une grande fragilité si neuve.

Le choc.

Appel à l'aide, explications,
remise à plat de cette relation,
phrases dites calmement
mots vrais et parfois durs.

Au bout du compte
des retrouvailles
détendues et apaisées
ce week-end.

Je me sens léger ce matin :
j'ai renoué avec mon père.