Mon père, ce vieux lion à la crinière fatiguée, inaugure l'année par des vertiges et des chutes. Hospitalisé depuis début janvier en trop long séjour, il n'est plus celui que je redoutais, celui dont je craignais les jugements, critiques et railleries. Il devient mon troisième enfant, un peu perdu, parfois absent, trouvant tout trop compliqué.

Mon père, ce vieil albatros au si long cours, a une aile froissée. Lors d'une chute plus grave que les autres, une luxation de l'épaule lui a fait perdre l'usage de son bras droit. Des séances d'ergothérapie tentent de l'aider à retrouver son envergure originelle. Douloureux, fatigant et sans doute vain. Hélas.

Du coup, je deviens sa main droite. A moi le traitement du courrier, le règlement des factures et tout ce qu'un droitier ne peut plus faire avec sa main droite. Pas trop délicat vu que, dans sa grande prévoyance, il m'avait donné procuration.

Seulement voilà... Pour me faciliter les choses et centraliser mes interventions, j'aurais voulu mettre dans sa liste de comptes pouvant être crédités via internet le mien, de compte. Seulement voilà... Malgré mon statut de mandataire valide et validé, il me faut sa signature.

Je devine comme un cercle vicieux, là.