Cela fait plusieurs mois que nous observons depuis chez nous les relations diverses et variées entre une bande de pies, un couple de corneilles et une buse.

Au sol, le rapace semble ne s'occuper que de la recherche de sa pitance, souvent très intéressé par les taupinières. Les pies arrivent par vagues, font beaucoup de bruit, s'approchent de la buse, guettent ses réactions mais s'éloignent dès qu'elles constatent qu'elle les regarde.

Puis les corneilles entrent en scène, se posent et observent la buse, l'air de rien, en tournant la tête ailleurs. Les premières fois, je décelais de l'agressivité vis à vis du rapace mais, très rapidement, une sorte de modus vivendi s'est instauré. Chacun vaque à ses occupations terre à terre, dans un périmètre restreint et en restant sur ses gardes.

Dès que la buse s'envole, les corneilles la suivent et, en tournant autour d'elle à la frôler parfois, l'escortent pour la chasser bien loin de chez nous. Quant aux pies, elles restent au sol, jacassent, s'agitent puis s'éloignent de façon désordonnée et bruyante.

D'autres fois et de plus en plus souvent, le rapace se perche à la cime d'un arbre du verger et observe attentivement les environs. Il est alors le seul volatile en place. Je ne compte pas les poules du voisin qui sont à 10 mètres en contre-bas et qui semblent ne pas l'intéresser.

Quand les corneilles arrivent, dans un délais très variable, l'une se pose à distance et l'autre se perche sur le même arbre. Elle reste là, toujours l'air de rien, semblant regarder ailleurs.

Les deux corneilles attendent patiemment que la buse s'envole...


La photo n'est pas très réussie, parce que les oiseaux sont à 80 mètres de mon poste d'observation (sur le balcon), parce qu'il me faut faire vite (j'entrouvre la porte-fenêtre le plus discrètement possible pour ne pas les faire fuir) et parce que je shoote avec le 150-500 à fond et "à main levée" sans forcément laisser le temps au stabilisateur optique de remplir sa tâche.