Mon grand-père maternel était chimiste, spécialisé dans les colorants, inventeur à ses heures (protéines tirées du pétrole, dentifrice à l'argile, huile conductrice pour les patins des trolleybus, etc...). La chimie était toute sa vie.

Comme je l'ai écrit précédemment, il rêvait que je sois un jour prix Nobel de chimie.

J'aimais beaucoup mon grand-père, j'aimais beaucoup passer des heures dans son laboratoire, j'aimais qu'il me laisse utiliser certains de ses appareils. D'ailleurs j'étais le seul à pouvoir le faire. Sans doute parce que j'étais l'aîné de ses petits-fils et que mes cousines avec leurs jeux de filles ne l'intéressaient pas plus que ça. Faut pas lui en vouloir, il était d'une autre époque, étant né en 1887 et n'ayant vécu longtemps qu'avec des sœurs, des tantes et des cousines...

J'aimais beaucoup mon grand-père, mais, hélas, je n'ai jamais été franchement intéressé par la chimie, surtout plus tard, pendant mes études secondaires. Études d'abord littéraires (latin, allemand, anglais) puis scientifiques à partir de la seconde. J'aimais plus les maths, l'électricité et l'électronique que les langues étrangères, fussent-elles bien vivantes.

Si j'ai eu le bac C, ce ne fut pas grâce à la chimie avec un zéro tout simple, tout rond. Pourtant, j'avais étudié de près les annales du baccalauréat, surtout concernant l'académie de Lyon (j'habitais à l'époque St-Étienne). Après moult recoupements, j'en étais arrivé à la conclusion que les deux questions de la partie "chimie" de l'épreuve porteraient probablement sur l'ionisation de l'eau et le méthane. J'ai donc surtout révisé l'ionisation de l'eau et le méthane.

Et ce fut...
l'ionisation de l'eau et le méthane.

Sauf que j'ai eu un trou de mémoire : j'ai mélangé ion, cations, protons et électrons pour l'ionisation de l'eau. Pris alors de panique j'ai aussi inversé les atomes de carbone et ceux d'oxygène pour le méthane. Ce qui, pour un futur prix Nobel de chimie, était plus que fâcheux.