Chat et corneille
Ça pourrait être une fable de La Fontaine,
c'est juste un chat qui guette un mulot
et une corneille curieuse et peu farouche...
photo recadrée
prise à 100 m d'eux
avec le "grozoume"
-
Le mot "posture" convient très bien à mon malaise actuel.
Je vais tenter une explication :
Pour me "protéger" d'une enfance où les encouragements, les félicitations, voire simplement les mots d'amour n'avaient pas leur place (trop de pudeur sans doute), je me suis forgé une carapace basée sur un égocentrisme prononcé et un système d'auto-satisfaction compensateur. Système tellement performant qu'un instit perspicace mais maladroit avait noté "content de lui à bon compte". Phrase qui m'a poursuivi très longtemps grâce à un paternel exigeant et sévère et qui vient s'échouer enfin ( ?) ici.
Je considère l'honnêteté comme un des moteurs principaux de mon fonctionnement. Pas toujours facile à appliquer : il y a tellement de tentations et tant d'exemples contraires qui semblent fonctionnels. Cette démarche d'honnêteté comprend un aspect "intellectuel". Ce qui sous-entend et nécessite une certaine lucidité et beaucoup d'interrogations.
Mon auto-satisfaction me laisse penser que j'ai cette lucidité. Mon honnêteté me signale un sens critique sans doute très/trop développé pouvant blesser mon entourage.
Mes nombreuses interrogations entrainent des remises en cause fréquentes. Parfois légères et/ou amusantes, du genre "et si je changeais de place tel objet ?" parfois plus inquiétantes "pourquoi continuer à faire ainsi ?".
Quelques-unes de ces remises en cause sont récurrentes sur ce blog :
- aspect graphique,
- intérêt suscité,
- qualité des photos.
Pour les modifications cosmétiques, rien à dire de plus, nous passons vraisemblablement tous par des envies de changement de papier peint, d'agencement des pièces, de déplacement du mobilier.
Par contre, mes questionnements sur l'intérêt suscité par ce que je mets en ligne (liés inévitablement à un coup de mou du côté des commentaires) et, plus récemment, sur l'expressivité de mes photos me laissent une impression curieuse voire désagréable.
Bien des choses ont déjà été dites dans vos réactions. Réactions amicales qui me font du bien, enrichissent et/ou apaisent mes questionnements. Ce n'est pas ça qui me gêne, vous vous en doutez bien.
En fait, ce qui me dérange c'est cette sensation de "posture" un peu tordue du genre "tout ce que je fais est moche, dites moi le contraire s'il vous plaît". Ce besoin de feed-back est sûrement légitime, surtout après avoir lu le début de mon propos. Mais la façon de le demander est ambiguë et manipulatrice.
Je n'aime pas ça.
En même temps, il faut bien extérioriser ces inconforts, mettre des mots dessus, en structurer l'expression et identifier la source. Avec cette sensation très agréable d'avoir retiré l'épine. Madame Lucidité ajouterait : "sans avoir forcément détruit la ronce".
Et voilà, j'ai remis le couvert en rajoutant une nouvelle remise en cause :
- le constat d'une posture est-il une posture ?
Sacrée mise en abime...
1. par meerkat, le jeudi 06 mai 2010 à 09h14 commentaire
oulala, ce que tu écris et pose si clairement (ce qui est doué soi-dit en passant, s'agissant d'un complexe procédé de torture) résonne beaucoup en moi. Mais là, juste un coucou, j'ai la tête sous le sable de ce que je dois fort péniblement tenter de boucler pour le boulot. Ca me donne le temps de réfléchir un peu...
Géniale la photo ! Vraiment ! Tu restitues l'air pénétré du chat chasseur et l'air amusé de la guetteuse. Je me suis régalée !
2. par Pep, le jeudi 06 mai 2010 à 09h47 commentaire
J'ai comme une étrange sensation de
lorsque tu décris le relationnel de ton enfance, le père sévère en moins apparemment. Et je pense avoir développé une réaction peu éloignée de la tienne.Je ne crois pas que tu donnes dans la simple auto-satisfaction. Je lui préfère l'auto-évaluation, qui couvre un champ plus large : elle va de l'auto-satisfaction (assez rare finalement) à l'auto-dénigrement (prioritairement présent).
Et quand je lis ce billet, je remarque que tu as une capacité à ne pas reproduire le schéma que tu as vécu. Je te sais généreux en commentaires flatteurs et encourageants, là où d'autres (comme moi) deviennent avares de compliments ou de mots gentils à leur tour.
D'ailleurs, je vais partir culpabiliser un moment dans mon coin, tiens.
3. par Cunegonde, le jeudi 06 mai 2010 à 13h05 commentaire
Houla, c'est le grand ménage de printemps là ?! Il s'agit pas d'une simple remise en question, non?
Moi qui recule depuis quinze jours pour faire boulot demandé par ma psy sur mon père. J'ai eu visiblement le même type de père que toi. Plus exactement c'était un handicapé des sentiments et des émotions, ce genre de handicap se transmet pas mal, je trouve.
Moi aussi , en ce qui te concerne, je trouve que tu es généreux, ta présence à l'instal de dotclear où nous nous sommes rencontrés, ta participation au forum de dotclear, l'aide que tu donnes au gens, le prouve.
Nous avons tous besoin de reconnaissance sous diverses formes, et de façon inégale selon certaines périodes de notre vie.
4. par Anthom, le jeudi 06 mai 2010 à 13h35 commentaire
Pourquoi est-ce que je ne trouve pas les mots pour commenter ce que tu as écrit hier et aujourd'hui??? A cause sans doute de l'écho familier que cela fait résonner en moi. Comment répondre aux questions que je me pose moi-même?
Cela dit...merci pour le lien dans le billet d'hier, j'ai énormément aimé ce qu'il m'a amené à découvrir.
5. par Louisianne, le jeudi 06 mai 2010 à 13h58 commentaire
Tu as besoin du feed back, mais il y a de grandes chances pour que tu trouves les réponses toi même... De nouvelles idées, un nouveau look, une nouvelle satisfaction !
Quant au coup de mou des commentaires, nous sommes tous logés à la même enseigne... Certain analysent (faute à qui ? Facebook ? Twitter ? ).
J'ai choisi de me dire que si j'ai 10 visiteurs c'est déjà énorme !
6. par mirovinben, le vendredi 07 mai 2010 à 07h59 commentaire
Merci. Sincèrement, vraiment...