Rappelez-vous, j'ai écrit récemment :

A propos des rues de Paris citées dans beaucoup des écrits de Simenon, j'ai constaté avec consternation une grande absente. Faudra que j'y revienne prochainement.

Ben j'y reviens.

Né à Dijon en juillet 1951, j'ai suivi mes parents à Paris quand mon père y a été muté début 1952. Du coup, j'ai vécu peu ou prou les sept premières années de ma vie à Montmartre. Rue Custine. La grande absente des écrits de Simenon.

Nous vivions dans un "deux-pièces-cuisine" plutôt sombre, aux fenêtres donnant sur une cour intérieure, un "deux-pièces-cuisine" plutôt exigu et chauffé en hiver par un poêle Godin alimenté en boulets d’anthracite que mon père remontait de la cave chaque jour.

C'était le Montmartre des années cinquante. L'école maternelle rue Ferdinand Flocon, l'école primaire rue du Mont-Cenis, quelque part entre deux des fameux escaliers de la Bute, Le Sacré-cœur où nous allions à la messe tous les dimanches, le square Suzanne Buisson où ma mère m’emmenait dès qu'elle le pouvait. La rue Lepic, la rue Caulaincourt, le moulin de la Galette, la vigne...

Les autobus à plate-forme avec le contrôleur qui tirait la chaîne, les wagons du métro avec les pistons qui fermaient les portes et les banquettes en bois, les poinçonneurs de la RATP, les 4CV Pie de la police avec leur deux couleurs noir et blanc et leurs portières échancrées...

Bref, pleins de noms, plein d'images, des souvenirs que la lecture des romans de Simenon et les enquêtes de Maigret ont fait remonter à la surface.