Quand j'étais jeune, en pleine époque des Beatles et de la pop, j'avais envie d'avoir les cheveux longs. Sauf que c'était fort mal vu chez nous. Du coup, dès que ma tignasse faisait mine de masquer le haut de mes oreilles, je recevais l'injonction paternelle d'aller chez le coiffeur. Je disais "non" mais y allais quand même une semaine après ce "non" rebelle mais pas trop.

Les années ont passé, les modes aussi. Mes cheveux ont pris leur indépendance en désertant progressivement les lieux et j'ai trouvé très pratique d'utiliser une tondeuse. Moins onéreux que d'aller chez le coiffeur et auto-suffisant.

De nouvelles lunettes rondes me faisant une tête un peu rigolote et croyant qu'un changement de look me ferait mieux supporter les moments désagréables que je vivais alors, j'ai décidé de laisser pousser ce qui me restait de chevelure. Pour voir.

Ben, j'ai vu.

J'ai à présent une tête qui semble ne pas engendrer la mélancolie : un peu "savant fou", un peu "n'importe quoi", à l'image du petit vélo qui trotte sans arrêt juste en dessous. Ça chatouille un peu, ça demande un peu d'entretien, il m'a fallu retrouver où j'avais rangé mon peigne...

Bref, je m'amuse d'un rien.