Toute ressemblance avec un anniversaire germanique n'est pas nécessairement fortuite.

Avant de continuer, j'évacue "l'agavement" (1) que lémédia nous impose sur un évènement certes important mais qui me bassine copieusement. Ce blog a une tendance que je ne souhaite pas "démollir" (2). Donc j'arrête là mes jérémiades et préfère évoquer quelques souvenirs troublants...

En effet, la construction du mur de Berlin s'est faite alors que j'avais 10 ans, que mon frère en avait 6 et que nous partagions la même chambre. Toutes ces années, nous jouions souvent ensemble au train électrique (Jouef), aux Lego, et aux petits soldats (à l'échelle du train HO).

Pour faciliter notre indépendance, nous avions séparé les jouets en adoptant codes de couleurs (Lego) ou nationalités (soldats). Et nous avions inventé deux pays imaginaires comme l'avait fait Hergé avec la Syldavie et la Bordurie.

Et il arriva ce qui devait arriver. Nous avons souvent construit un mur entre nos deux aires de jeu.

Faut dire que j'ai été fasciné pendant une grande partie de mon enfance par le fait qu'un mur construit dans une ville puisse générer deux modes de vie et deux architectures si... heu... contrastés. J'étais fasciné de voir des rues coupées, des rails en cul de sac, des fenêtres aveugles. Je me souviens d'une ville dont une moitié me semblait grise et et l'autre lumineuse...

Je n'étais pas intéressé par la politique et plutôt anti-soviétique parce que mon biotope l'était. Ma fascination était celle d'un enfant. Mes sources forcément orientées et je ne voyait pas encore ce que ce mur signifiait et cachait.

Après, j'ai su. Et je suis troublé par mon trouble d'antan.

 

(1) : contraction de agacement et de gavage
(2) : avec deux L : un mixe de démolir et de dé-mollir (=durcir)