Moi aussi j'ai un mur...
Toute ressemblance avec un anniversaire germanique n'est pas nécessairement fortuite.
Avant de continuer, j'évacue "l'agavement" (1) que lémédia nous impose sur un évènement certes important mais qui me bassine copieusement. Ce blog a une tendance que je ne souhaite pas "démollir" (2). Donc j'arrête là mes jérémiades et préfère évoquer quelques souvenirs troublants...
En effet, la construction du mur de Berlin s'est faite alors que j'avais 10 ans, que mon frère en avait 6 et que nous partagions la même chambre. Toutes ces années, nous jouions souvent ensemble au train électrique (Jouef), aux Lego, et aux petits soldats (à l'échelle du train HO).
Pour faciliter notre indépendance, nous avions séparé les jouets en adoptant codes de couleurs (Lego) ou nationalités (soldats). Et nous avions inventé deux pays imaginaires comme l'avait fait Hergé avec la Syldavie et la Bordurie.
Et il arriva ce qui devait arriver. Nous avons souvent construit un mur entre nos deux aires de jeu.
Faut dire que j'ai été fasciné pendant une grande partie de mon enfance par le fait qu'un mur construit dans une ville puisse générer deux modes de vie et deux architectures si... heu... contrastés. J'étais fasciné de voir des rues coupées, des rails en cul de sac, des fenêtres aveugles. Je me souviens d'une ville dont une moitié me semblait grise et et l'autre lumineuse...
Je n'étais pas intéressé par la politique et plutôt anti-soviétique parce que mon biotope l'était. Ma fascination était celle d'un enfant. Mes sources forcément orientées et je ne voyait pas encore ce que ce mur signifiait et cachait.
Après, j'ai su. Et je suis troublé par mon trouble d'antan.
(1) : contraction de agacement et de gavage
(2) : avec deux L : un mixe de démolir et de dé-mollir (=durcir)
1. par Anthom, le lundi 09 novembre 2009 à 10h41 commentaire
En revenant de la Grange Neuve ce matin, nous écoutions dans la voiture "Radio-France"en direct de Berlin...j'adhère totalement au joli mot que tu as trouvé! J'ai beaucoup aimé le documentaire de Patrick Rotman "Un mur à Berlin" diffusé la semaine dernière, mais j'ai, du coup l'impression d'entendre en boucle les mêmes interviews et les mêmes documents sonores depuis huit jours. Je ne m'étendrai pas davantage sur l'orientation de nos médias aujourd'hui...
Par contre, j'ai moi aussi des souvenirs précis de la guerre froide et des premières années du mur. J'ai évoqué ces souvenirs dans un commentaire récent sur un billet de Gilsoub, à propos de la crise de Suez qui est vraiment restée gravée dans ma mémoire.
Mes grands parents nourrissaient une terreur viscérale à l'égard des soviétiques (et des communistes, partant!), ma grand-mère était passionnée par la politique, je n'avais pas de frère ou sœur et j'étais immergée dans l'univers des adultes, tout cela explique que j'ai des souvenirs très précis des discussions familiales autour des bulletins d'information à la radio. Et j'étais terrorisée par l'idée d'une troisième guerre mondiale, je crois que la question posée à mon père "dis, il ne va pas y avoir de guerre ?" était vraiment récurrente à cette époque.
2. par mirovinben, le lundi 09 novembre 2009 à 13h36 commentaire
J'ai également apprécié l'excellent documentaire "Un mur à Berlin" de Patrick Rotman diffusé sur France 2 le 3 novembre dernier. Nécessaire et suffisant. Le reste est de la redite favorisant l'indigestion.
Le pompon est quand même la diffusion aujourd'hui sur toutes des fréquences FM et chaînes de Radio France des même émissions. Ça aurait été tellement plus malin (s'il fallait obligatoirement cette vaste commémoration) de proposer des éclairages différents de l'évènement (qui n'est qu'un anniversaire) selon que l'on écoute France Inter, France Musique, France Culture, Le Mouv'... etc...
Bon, je m'énerve alors que ça va être l'heure de la sieste. Sacré mur !
3. par mirovinben, le mardi 10 novembre 2009 à 07h51 commentaire
Petite modification de mon texte pour rendre les choses un poil plus compréhensibles :
est devenu…
Aires de jeux où des boîtes simulaient les maisons, les rails remplissait leur office et les Lego servaient à construire ce &#@%$£ de mur.