Un enfant dans une cour vomit son désespoir
crachant sur le béton, le cœur désenchanté,
écrasé par des murs lui refusant l'espoir
un jour d'avoir une fête à pouvoir nous chanter.
Des gratte-ciels infinis dérobent à son regard
la beauté du soleil, la course d'un nuage,
les murailles de ciment, devant ce gosse hagard,
projettent des ombres mortes à faire hurler de rage.
Et voici qu'apparaît entre deux dalles disjointes
une merveille de grâce, une chose si pure
que l'enfant à genoux tenant ses deux mains jointes
contemple sans y croire sa légère parure.
Et cette fleur unique devient son univers,
le matin il la pare de gouttes de rosée
lui parle et l'admire pour son ramage si vert
et pour son cœur de miel sur son aube posé.
Un enfant dans une cour nous raconte ses rêves
dansant sur le béton et saluant sa fleur
découvrant avec joie la montée de la sève.
Fini le désespoir, il a séché ses pleurs.
Il rit de voir un jour, hors des murailles défaites,
jaillir un fleuve de joie submergeant le ciment,
écrasant la grisaille, proclamant la défaite
d'une ville sans amour dévoreuse d'enfants.
Mirovinben - Août 1972
A propos de ce billet...
J'ai pensé que ce billet, déjà publié en janvier 2012 sur un blog à présent disparu, pouvait supporter une seconde exposition.
1. par Marie, le mercredi 11 avril 2018 à 19h46 commentaire
Tu as bien fait de l'exposer à nouveau, c'est une merveille...
2. par mirovinben, le jeudi 12 avril 2018 à 07h53 commentaire
3. par mimite, le jeudi 12 avril 2018 à 08h08 commentaire
J'aime beaucoup cette poésie et la méditation qu'elle inspire. Bravo!
4. par Gilsoub, le jeudi 12 avril 2018 à 09h55 commentaire
Tu fais bien de te plonger dans la poussière de tes archives et de nous en faire profiter ; il y a de belles choses comme ce poème
5. par mirovinben, le vendredi 13 avril 2018 à 07h48 commentaire
Merci...
6. par charlottine, le vendredi 13 avril 2018 à 08h33 commentaire
Magnifique ! Quel poète ! Merci pour ce partage
7. par mirovinben, le samedi 14 avril 2018 à 06h55 commentaire