Pourrais-tu me redire, toi qui chante du pinceau,
comment peindre un sourire sans avoir l'air idiot ?
Le gris est sale,
le noir se meurt,
le rouge s'empale,
le rose a peur.
Le marron pue,
le violet prie,
le vert est cru,
le bleu moisit.
Le blanc se rend,
le jaune se perd,
l'argent se vend
et l'or s'enterre.
Mon pinceau fait silence, les couleurs sont ternies
la peinture sent le rance et craquelle le vernis.
Mirovinben - Juin 1975
A propos de ce billet...
J'ai pensé que le texte de ce billet, déjà publié en janvier 2012 sur un blog à présent disparu, pouvait supporter une seconde exposition.
1. par Gilsoub, le mardi 06 février 2018 à 11h34 commentaire
Le texte est beau, la photo aussi, alors cela soufre sans problème d'une réédition
2. par Marie, le mardi 06 février 2018 à 12h06 commentaire
J'espère que tu en as d'autres dans tes carnets, c'est réellement très beau.
3. par charlottine, le mardi 06 février 2018 à 20h17 commentaire
J'aime beaucoup "toi qui chantes du pinceau" !!! et la suite aussi ... l'ensemble méritait vraiment cette réédition ! Merci pour ce joli moment.
4. par mirovinben, le mercredi 07 février 2018 à 07h48 commentaire
Merci pour vos appréciations...
J'ai d'autres textes sous le coude, la plupart écrits dans les années 70 avant, pendant et après mon service militaire. Mais je les trouve plus cauchemardesques, à l'image de mon esprit chaotique, interrogatif et probablement cafardeux de l'époque.
Qui a dit que je n'avais pas changé ?