Vous avez eu droit à mon autoportrait, déniché dans une pile de dessins que j'ai réalisés en classe de maternelle. Voici à présent mon jouet préféré.

Je dois dire qu'il a été mon jouet préféré pendant très longtemps. Et les vicissitudes de la vie, une chambre que je devais partager avec mon frère, un appartement vraiment pas extensible, une absence criante d'argent de poche, la conviction de ma mère, maîtresse de maison ô combien exemplaire, de voir en ça un "nid à poussière", ont fait que j'ai dû abandonner très vite toute velléité de réaliser une maquette de train.

Je rêvais d'un circuit complexe avec plein d'aiguillages, des pentes, des tunnels mais peu de maquettes à côté des rails, ce n'est pas ça qui m'attirait le plus. J'en ai dessiné des plans, tous plus beaux les uns que les autres. Le catalogue Jouef était mon livre de chevet, régulièrement actualisé. J'avais parfois des conversations très intenses avec un copain qui, lui, était Märkling. Échanges passionnés à l'époque comme serait maintenant un débat Mac/PC (ou Nikon/Canon voire Vista/Linux)...

Même que, ayant acquis plus tard une qualification de technicien spécialisé en électromécanique, j'y aurais sûrement apporté des automatismes sensationnels à mon train électrique. Même que, avec l'évolution de certaines technologies, j'aurais sûrement mis des webcam dans les locos, du wifi partout... et supprimé un max d'automatismes.

Mais voilà... Il parait que quand on aime on ne compte pas. Sauf que je n'avais pas d'argent. Et maintenant que j'ai des possibilités d'installation dans le grenier, je n'ose me lancer : il est des passions dévorantes qui font que des salles à manger sont rapidement annexées/envahies (grenier trop chaud en été, trop froid en hiver) et que certains banquiers peuvent tiquer.

Mais voilà... Au sous-sol, dans un grand carton qui a connu bien des déménagements, dorment quelques locomotives, des wagons et des rails.

Dois-je ouvrir cette boîte de Pandore ?